Suite à la première étape de Rhapsodie (ou l’alphabet en rêve), présentée à Milan fin septembre, c’est une nouvelle phase de développement du projet qui s’ouvre.

L’envie de faire vivre et modeler le corps du travail nous pousse à poursuivre notre voyage. La durée de la pièce sera plus importante, mais ce n’est pas cela qui nous pousse vers…
Il y a de nombreux parcours souterrains que nous souhaitons entreprendre, auxquels nous désirons nous connecter. Beaucoup de portes, proches de la recherche que nous avons menée jusqu’ici, restent à ouvrir.

Les corps thématiques que nous avons identifiés sont les suivants :

Prologue : Amarcord , Andrei Beleyj
Saturne : William Gibson, Wallace Stevence
Soleil : Christofer Smart, Dante Alighieri Paradis, La chanson napolitaine
Lune : Ingeborg Bachmann, Dino Campana
Terre : Hildegard di Bingen, Maria Maddalena de Pazzi
Conclusion : The supremes

Pourtant il s’agit de “graines” thématiques qui sont encore amenés à se développer, par une exploration plus poussée des nombreux matériaux rassemblés et non encore exploités.

Des pistes nouvelles se trouvent, par exemple, dans le sublime texte de Marius Schneider La musique primitive, qui développe une correspondance entre planètes / points cardinaux / animaux / sons humains / organes du corps en relation avec le son. “La nature des êtres premiers est purement acoustique”.

Une autre piste de travail est dans le “David” de Carlo Coccioli - un roman extraordinaire d’un visionnaire de la littérature italienne, qui a passé une longue partie de sa vie au Mexique. C’est un roman qui traite, en partant de la traduction de l’ancien testament biblique, de l’essence du son, à travers des alphabets complètement réinventés.

Il s’agira aussi de reprendre en profondeur la cosmogonie des alphabets de Christopher Smart, dans Jubilate Agno, déja présente dans la première étape de travail.

Nous souhaitons aussi explorer d’autres esthétiques sonores, d’autres rythmes qui n’ont pas encore été approchés dans le premier travail de recherche – ouvrir de nouvelles fenêtres.



Un aspect important à analyser concerne la réflexion autour de la dimension in situ du travail. Des indications se trouvent dans l’œuvre de Marius Schneider. Également dans les tables alchimiques anciennes : où aux 4 planètes – que nous traversons dans Rhapsodie (ou l’alphabet en rêve) - correspondent des points cardinaux, des horaires et des couleurs précis.

- Imaginer un développement du travail dans l’espace urbain, dessiner une cartographie des lieux localisés dans les 4 points cardinaux : sud est ouest nord.

- Mettre en œuvre un parcours itinérant – par tableaux, par épisodes - pour déployer ultérieurement Rhapsody.

- Habiter les espaces réels, non-théatraux - les redéfinir et les faire revivre autrement.

- Decontextualiser les espaces à travers des installations dans des lieux et inviter le public dans ce paysage sonore et imaginaire.

- Réfléchir à des localisations suggestives, mystérieuses, de l’ordre de la narration comme cela pourrait être le cas pour des immeubles ou des usines abandonnés, des friches industrielles, un marché couvert la nuit, une église, un port, le parking d’un aéroport ou d’un supermarché au coucher du soleil, une salle de sport ou un night-club lors de la fermeture hebdomadaire. Une casse automobile, un grand magasin de pneumatiques ou un énorme salon d’exposition de voitures et tant d’autres…


Le corps du travail reste le même dans son contenu avec toutefois la possibilité d’en détacher et de modeler des parties-tableaux, afin de créer des performances autonomes dans différents espaces.

“Ubi Motus, Ibi Fluxus“


NicoNote