Rhapsody (ou alphabet en rêve) est le titre de la composition originale en un seul mouvement imaginée et conçue par NicoNote pour CANTAMI O DIVA dans le cadre du festival MilanOltre à Milan.

Joué et chanté en plusieurs langues, Rhapsody est un flux continu de sonorités, explorant sous la forme d’une narration, le monde magique des Mots, de la Langue et des Langages.

Le patchwork de textes qui compose cette dramaturgie sonore rituelle se développe sur scène dans un crescendo ininterrompu et nous plonge dans un état imaginaire proche du conte, de la fable hallucinatoire. Les alphabets et les choses nommées ne sont que prétextes à traverser plusieurs états d’être et d’âme.

NicoNote met en scène son univers personnel, suivant le fil des invitations littéraires du dramaturge Luca Scarlini et des sonorités du compositeur français Mikael Plunian, avec lesquels elle collabore depuis plusieurs années sous des formes diverses.

Il s’agit d’une performance sonore, librement inspirée de Glossolalie : poème sur le son du symboliste russe Andrej Belyj qui raconte la naissance du son, à l’intérieur de la bouche, en quatre journées cosmiques, sur quatre planètes : Saturne, le Soleil, la Lune et la Terre.

Le travail de recherche pour Rhapsodie y a ainsi trouvé son origine : 4 points d'appui thématiques liés à ces 4 planètes, 4 noyaux chromatiques différents, isolés puis rassemblés.

La rhapsodie parle une langue déconstruite - apparemment obscure - mais qui exprime le mystère de la fragmentation dans laquelle nous sommes immergés. Un voyage sonore et sensoriel qui traverse une multiplicité d'états. Le travail sur le fragment comme nécessité, offrant un regard sur les différentes réalités possibles.

Baleyj parle de propagations sonores autogénérées à l’intérieur de la bouche, qui tonnent très loin comme dans un corne. Et c'est qu'il propose d'espionner l'univers du discours dans cette cavité. Il décrit des flux de lumière, se refroidissaient dans les racines avant de devenir des langues et de parcourir les siècles, en enroulant des spirales de sens.

C’est de là qu’est partie NicoNote pour s’immerger dans un monde imag-nifique et parallèle où les langues et les langages se font multiples, à la fois incongrus et fuyants. Fragments pour une rhapsodie.

"Glossolalie", au sens biblique, signifie "parler des langues inconnues", bien que ce terme soit usuellement associé au langage du schizophrène - dans les deux cas c’est une indication intéressante pour désigner la voix comme son, ou comme cri animal et inarticulé.

Cette complexité de mondes parallèles – faite d’accumulation de parcours et de fragments - rappelle dans l’esprit les œuvres d’artistes bruts tels que Adolf Wolfli, Aloise, Marguerite Sir, Madame Boutier, Henry Darger, dont ce travail se nourrit.

Chaque performance de NicoNote est unique, sans cesse renouvelée, en mouvement, dans un corps dramaturgique structuré, mais ouvert à de nombreux et intenses moments de micro et macro improvisation. NicoNote prend des risques sur scène et avec la scène - et fait de ce jeu un moment rituel de partage avec le public.

Geste vocal, geste physique et sensuel. Vivre l’instant présent tel qu’il est. Et c’est là que réside le coeur du travail. Et aussi le sens de la rhapsodie qui par définition est un composition formée de thèmes récurrents et improvisés.



Rhapsody (ou alphabet en rêve) est un voyage, une expérience à travers le monde magique des mots.


Le spectacle, coproduit par La Fonderie (Le Mans), a été créé à Milan les 26 et 27 septembre 2008 au Théâtre dell’Elfo, dans le cadre du Festival MilanOltre. Actuellement est en cours une nouvelle étape de création pour développer le projet.